Le samedi 18 mai, à 18 heures, au Presbytère de Saint-Briac, également, Fouad LAROUI,
écrivain consacré de la littérature francophone a donné une conférence sur le thème « Sciences exactes et sciences
humaines, antidotes des fanatismes ».
Après d’autres ouvrages déjà appréciés,
Fouad LAROUI a écrit en 2010, Une année chez les Français , le roman qui a reçu notre Prix 2011 et que nous avons déjà mentionné
à propos de notre lecture à voix haute. Il a ensuite écrit d’autres excellents romans tels que Ce vain combat que tu livres au monde et L’insoumise de la Porte de Flandre, que nous avons présentés dans nos sélections.
De formation scientifique,
Fouad LAROUI a choisi de se vouer aux lettres, comme professeur aux Universités d’Amsterdam et comme écrivain. Ses ouvrages ont été maintes fois couronnés
Lors de sa conférence, l’orateur s’est lancé dans un exposé de plus d’une heure sur les rapports entre mathématiques et philosophie, inspiré de l’un de ses derniers essais
sur Dieu, les mathématiques et la folie. Le thème, a priori plutôt aride, a été traité de manière vivante et accessible. Truffé de pointes
d’humour, le propos a même parfois suscité des éclats de rire. Le sujet était pourtant des plus sérieux, témoignant d’une forte érudition et de longues recherches. C’est toute une histoire de
la pensée qui a été brossée en un moment.
La conclusion de l’intervenant ? Plutôt que de tenter de faire converger
à tout prix, d'une part, une suite d’avancées et de remises en cause permanentes fondées sur la rationalité et, d'autre part, les convictions dans un absolu qui relève de la foi, Fouad Laroui considère qu’il
faut distinguer deux ordres de connaissance qui ne se situent pas sur le même plan. Il s’oppose naturellement aux fanatiques qui les confondent en prétendant imposer la voie supérieure du sacré. Conforme au message en filigrane
de l’ensemble de ses écrits, l’orateur a en outre montré que la démarche scientifique n’est pas d’origine exclusivement occidentale. Se référant en particulier aux apports fondamentaux d’Averroès,
ce musulman andalou du 12ème siècle qui jugeait "obligatoire" la connaissance scientifique, il a souligné que celle-ci puise ainsi, également, ses racines dans le monde arabe. Nul ne devrait l’oublier, selon Fouad Laroui,
à commencer par ceux qui se veulent fidèles à l’Islam. Ce serait aussi, souligne-t-il encore, bien nécessaire à une meilleure compréhension entre les civilisations.
Un riche débat a suivi avec le public qui remplissait complètement la salle.